Marianne, 5 de octubre de 2022.
Sous la direction de Sami Biasoni, docteur en philosophie et enseignant à l’ESSEC, les éditions du Cerf publient un percutant recueil de textes consacrés aux ravages de l’écriture inclusive. L’écrivain algérien Boualem Sansal et l’essayiste québécois Mathieu Bock-Côté s’y distinguent particulièrement, se réjouit notre chroniqueur Éric Naulleau.
« En réalité, l’écriture inclusive produit de l’exclusion ». Dans la France de 2022, pareille déclaration pourrait suffire à classer son auteur parmi les fascistes, voire, soyons fous, parmi les nazis. D’où l’étonnement de constater que pas le moindre nostalgique du troisième Reich ne figure parmi les quatorze contributeurs de Malaise dans la langue française (éditions du Cerf). Sur le ton de l’analyse plutôt que de la polémique, tous rendent compte des assauts sans précédent menés contre les fondations mêmes d’une société, ce qu’Annie Genevard résume ainsi dans la préface déjà citée : « La langue est un bien commun. Elle ne saurait devenir un outil social au service des acteurs politiques. La Constitution pose le principe que «la langue de la République est le français» dès son article 2 qui définit son drapeau, son hymne, sa devise. Comment partager notre identité commune si nous ne parlons plus la même langue ? »